Saturday March 8, 2025
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, Islamic Relief vous raconte l’histoire de Saima, une jeune femme dont le parcours est un puissant rappel de la résilience, de la force et de la détermination dont font preuve les femmes du monde entier face à l’adversité.
Saima, 25 ans, vit avec sa mère et son frère dans une petite chambre louée sous la gare de Mirpur 11, à Dhaka, la capitale du Bangladesh.
La région est peuplée d’une communauté marginalisée de langue ourdoue, souvent appelée Biharis. Vivant dans des camps d’installation exigus, ils ont du mal à trouver un travail formel et restent donc piégés dans un cycle de pauvreté.
La famille de Saima a du mal à joindre les deux bouts. Avec des loyers élevés, ils n’ont pas toujours les moyens de manger suffisamment. Sa mère, Peary, souffre d’une grave maladie rénale et nécessite des médicaments réguliers, ce qui complique encore leur situation financière. Son frère Joinal est le seul soutien de la famille, mais il n’y a pas toujours de travail.
Une éducation perturbée
Le père de Saima a quitté la famille quand elle était jeune fille, et la maladie de sa mère a fait que Saima ne pouvait plus aller à l’école car elle devait aider à la maison. Incapable de payer les frais de scolarité ou d’acheter les fournitures nécessaires, l’éducation de Saima s’est brusquement arrêtée et elle a été mariée.
« Je rêvais de commencer une vie heureuse avec mon mari. Mais le bonheur n’était pas le mien. Mon mari est parti à l’étranger et a cessé de communiquer avec moi. Nous avons divorcé.
« Maintenant, je reste avec ma mère et mon frère et j’espère un avenir meilleur », dit Saima, les larmes aux yeux.
Saima a surmonté des défis personnels et financiers et poursuit maintenant la carrière de ses rêves.
Saima n’a pas baissé les bras. Elle a commencé à faire du soutien scolaire pour gagner un peu d’argent et a même recommencé ses études avec le peu de revenus qu’elle gagnait, malgré son emploi du temps déjà chargé.
« Mes difficultés commencent avec les soins de ma mère. En plus de cela, je dois faire toutes les tâches ménagères seule. Ensuite, j’essaie d’étudier et de prendre des cours. Parfois, je dois me précipiter à l’hôpital avec ma mère malade. Ces jours-ci sont très difficiles à gérer pour moi », dit-elle.
Améliorer les compétences d’une communauté
En 2023, Islamic Relief a lancé un projet au Bangladesh, axé sur l’augmentation de l’emploi des jeunes parmi les Biharis marginalisés et vulnérables. 400 jeunes reçoivent une formation et un développement des compétences dans divers domaines professionnels et techniques, dont Saima.
« Ce projet me donne le privilège d’apprendre la conduite automobile, ce qui était mon rêve d’enfant », explique Saima.
Bien qu’elle n’ait pas pu assister à toutes les séances de formation, Saima a eu l’occasion d’assister à la formation à des moments qu’elle pouvait gérer, ce qui lui a permis de terminer son cours.
Son dévouement n’est pas passé inaperçu et on lui a rapidement offert un poste d’instructeur de conduite. « Nous avons beaucoup de femmes stagiaires qui ne sont pas à l’aise avec les instructeurs masculins. Nous avons remarqué que Saima est apte à ce poste », a déclaré Muhammad Rabiul Islam, le propriétaire de l’école de conduite Takwa.
En janvier 2025, Saima a commencé à travailler comme monitrice de conduite. Elle est satisfaite de ce qu’elle gagne en tant que débutante et considère cette opportunité comme une bénédiction d’Allah.
« Je ne me soucie pas des commentaires négatifs ou des regards des autres. Je sais que je n’ai rien fait de mal. Je travaille juste pour gagner ma vie. Il est temps d’aller de l’avant, et non de regarder en arrière », dit-elle avec confiance.
Saima ouvre la voie en tant qu’instructrice de conduite dans une communauté où peu de femmes jouissent d’une telle indépendance
« Je rêve de développer ma carrière en tant que conductrice car je sais qu’il existe de nombreuses organisations réputées qui embauchent des conductrices. J’espère en faire partie », dit-elle. Elle a également souligné l’importance de continuer à soutenir les familles défavorisées comme la sienne, en leur donnant l’espoir d’un avenir meilleur.
Malgré les nombreux défis de sa vie – grandir dans la pauvreté, faire face à la maladie de sa mère et ses études écourtées – la résilience de Saima transparaît. En plus de s’efforcer de se bâtir une vie meilleure, elle ouvre la voie à d’autres femmes de sa communauté pour qu’elles suivent ses traces.